André ARASTÉ
106 Avenue de Flandre
59290 WASQUEHAL
Adhé: 0853
Mél: andre.araste@numericable.fr
Web: http://andre.araste.fr/
LA RUSSIE PAR LES FLEUVES.
Du 18 Juin 2002 au 29 Juin 2002, mon épouse et moi-même avons eu l'occasion de réaliser un voyage en Russie sous forme d'une croisière fluviale. En voici le compte rendu.
Voyagiste.
Le voyage d'une durée de 11 jours sur place était organisé par:
PÉRIER VOYAGES
1 Ter Rue de la République
76170 - LILLEBONNE
Tél: 02 35 39 17 00
Le point de départ était fixé au Havre dans le cadre d'un circuit de ramassage.
Acheminement.
De Wasquehal au Havre par véhicule personnel. Le point de départ était fixé en cette ville vers l'aéroport de Deauville en Basse Normandie. Le groupe était constitué de 63 personnes, moyenne d'âge ... celle de la retraite.
Le départ devait avoir lieu à 11h 30 de Deauville mais il régnait sur cette ville un tel brouillard que le Tupolev 154 qui devait nous emmener vers Moscou a dû faire demi tour vers Paris Roissy Charles de Gaulle. Après trois heures d'attente auxquelles il faut ajouter les démarches nécessaires à la négociation d'un nouveau plan de vol, l'avion parvient à Deauville et nous quittons cette ville à 16h 30 pour arriver à Moscou 3h 20 plus tard soit à 22h compte tenu d'un décalage horaire de deux heures. Nous étions dans nos chambres à minuit. Ça commence bien !
L'avion, un Tupolev 154 de la Compagnie Pulkovo se révéla rapidement bruyant et inconfortable. Il ressemble un peu au DC9 des années 60.
Les hôtesses entre deux âges parlaient un français courant. Repas à bord et service corrects.
Je suis arrivé les reins pliés en deux et à l'atterrissage, on ressent une grosse frayeur comme si l'avion allait se désintégrer.
Pour les amateurs de technique, ce Tupolev 154 moyen courrier est un vieux cheval de bataille de l'industrie aéronautique soviétique. Il offre 180 places sur 2 fois 3 rangées. Il vole à 850 Km/h à 10.000 mètres d'altitude et son autonomie de vol est de 3.700 Kms. - Il est équipé de trois réacteurs Kuznetsov NK 8-2U
Si vous préférez le départ de Roissy, l'atterrissage en douceur de l'Airbus A300 et les nénettes mini jupées d'Air France, c'est possible mais je vous préviens, c'est plus cher.
Aucun contrôle douanier tant à l'entrée qu'à la sortie en dehors d'un examen très attentif du visa.
Au retour, départ de Saint Petersbourg avec le même Tupolev 154 vol ponctuel et sans encombre.
Le voyage en Russie.
Prestataire de service en Russie: Cie Vodoley
Encadrement: accompagnateur français et guide russe francophone.
Guide spécialisé dans certaines villes ou monuments.
Il s'agit d'une croisière fluviale reliant Moscou à Saint Petersbourg par les cours d'eau sur le navire fluvial Félix Dzerjinski du nom d'un ancien directeur du KGB.
Longueur: 138 m
Largeur: 17 m
Capacité: 339 passagers
Trois ponts.
Le confort de ce navire était correct
sans plus avec un carton rouge pour les sanitaires qui se révélèrent
rapidement à la limite de l'hygiène à laquelle nous avons
la faiblesse d'être habitués chez nous. De nombreuses plaintes
concernant le bruit et les vibrations.
L'organisation 100% russe présentait l'avantage d'une réelle authenticité
avec un revers de médaille important au niveau de la précision
de l'organisation.
Peu d'information, horaires changeants, suppléments injustifiés, attentes, palabres etc ...
La cuisine à bord était sans originalité avec cependant quelques spécialités locales agréables. Le personnel de table était composé de jeunes femmes souriantes et avenantes. En définitive, ce que j'ai préféré, c'est la soupe.
Pendant les heures de navigation, les activités culturelles et de loisirs étaient de bon niveau mais dans des locaux trop exigus générant une aimable pagaille.
Voici un descriptif sommaire de l'itinéraire.
La Russie est grande comme 34 fois la France avec 17 millions de Km² et compte 148 millions d'habitants soit 8,7 au Km² (Contre 105 au Km² en France)
La distance entre Moscou et St Petersbourg est de 670 Kms. Cet axe entre les deux plus grandes villes de Russie est vital et utilise quatre moyens de communication:
- la route
- le train
- l'avion
- le fleuve
A propos du chemin de fer, les russes ne manquent jamais de nous remercier d'avoir contribué à son financement avec le franc germinal de nos grand-parents. Il y a juste ce qu'il faut d'ironie dans le propos.
Le pays est une République Fédérale avec un régime présidentiel, la capitale est Moscou et la monnaie le rouble. Vous le saviez cetainement mais il faut le rappeler.
La liaison fluviale utilise successivement:
- la Moskova (appelée aussi Canal de
Moscou) - Visite de Moscou.
- la haute Volga - Visite d'Ouglitch, Yaroslavl et Kostroma.
- la rivière Sheksna canalisée - Visite de Goritsy.
- le lac Blanc
- le canal Volga-Baltique
- le lac Onega - Visite de l'île de Kiji.
- la rivière Svir - Déjeuner pique-nique à Mandroga.
- le lac Ladoga
- la Neva - Visite de Saint Petersbourg et Pouchkine.
Soit 1964 Kms de navigation.
MOSCOU - Le cœur historique comprend la Place Rouge et le Kremlin avec ses cathédrales et ses palais, les quais de la Moskova, la rue Arbat, les sept gratte-ciel culminant sur les sept collines de Moscou dans le plus pur style stalinien. Moscou est une ville jeune, moderne, active. On y ressent une population libérée et heureuse de vivre. La voiture en est un premier signe, les nouveaux riches roulent en Mercedes ou en BMW côtoyant les incontournables Lada 1200 de ceux qui sont restés à l'écart du système. En cinq années, la circulation urbaine s'est multipliée par deux, les prix par cinq.
Temps ensoleillé, poussiéreux et chaud.
Le système capitaliste ne fait pas que des heureux et les russes en perçoivent les inconvénients avant même d'en bénéficier des avantages.
La navigation sur le canal de Moscou permet d'apprécier cette gigantesque réalisation du régime stalinien. Dans les années 30 cet aménagement colossal a été creusé et aménagé par les détenus du goulag. Le guide n'hésite pas à affirmer que cent hommes mouraient chaque jour (?). Les écluses permettent le passage de 4 navires, or, il faut savoir que les péniches font le double en longueur, en largeur et probablement en tonnage de celles que l'on rencontre chez nous. Elles transportent du sable ou du charbon.
L'eau du canal et de la Moskova qui baigne Moscou provient de la Volga par pompage car le grand fleuve coule à contrebas.
Le Kremlin n'est pas forcément ce que l'on pense, il s'agit d'une forteresse de 28 ha, sorte de ville dans la ville avec ses cathédrales, ses monastères, ses bâtiments administratifs. Le sol est composé de pavés et de dalles. Les officiels doivent marcher sur les pavés et les touristes sur les dalles. Gare à l'étourdi qui pose le pied sur un pavé, il est aussitôt rappelé à l'ordre par un impératif coup de sifflet.
La place rouge doit son nom aux murs du Kremlin qui la jouxtent. Elle est remarquable par l'église St Basile le Bienheureux, le monument du Maréchal Joukov chef militaire de la deuxième guerre mondiale et le Goum ce grand magasin réservé aux étrangers pendant l'époque soviétique où le dollar était roi. Le Goum a perdu une partie de sa clientèle mais l'architecture du bâtiment est magnifique et vaut la visite.
Des murs du Kremlin le regard est attiré par les coupoles dorées de l'église Saint Sauveur. Elle fut dynamitée par Staline en 1938 et remplacée par une piscine. Le 25 Décembre 1991 le drapeau blanc, bleu et rouge de la Russie flottait à nouveau sur un Kremlin désoviétisé et la première décision de la Municipalité de Moscou fut de reconstruire l'église St Sauveur selon les plans d'origine. Ce fut fait en deux ans et lors des travaux de fouille on a retrouvé une lettre écrite par une bonne sœur qui disait: on nous chasse mais il n'en restera qu'une flaque d'eau. (La piscine de Staline sans doute ?)
Le métro de Moscou est célèbre avec ses 10 lignes et ses 148 stations. Construit dans les années 30, il a vocation de musée souterrain, c'est un lieu de vie car on y trouve des boutiques, des mendiants, des bonimenteurs, des épitaphes ... L'architecture est variable mais il est vrai que quelques stations sont remarquables avec leurs mosaïques et leurs lustres magistraux.
Il y a un monde fou et l'environnement est extrêmement bruyant. Les rames sont plus longues qu'à Paris par exemple et la fréquence de passage m'a semblé plus rapide. Quant au matériel roulant lui-même, il est bon pour la ferraille.
En surface existe un réseau de tramways antédiluviens et des trolleybus électriques qui à chaque tour de roue appellent un coup de peinture. Ce matériel exige un enchevêtrement de fils électriques et de poteaux dans tous les sens. Le piéton a parfois l'impression de se déplacer sous un grillage.
Dès les premiers kilomètres au sortir de Moscou, c'est le désert vert. Les berges du canal ne sont pas endiguées et on aperçoit de nombreuses plages de sable fréquentées par quelques baigneurs invités par le soleil et la chaleur. Ils nous font de grands signes au passage.
Coupoles à Moscou. |
Le Kremlin à Moscou. |
OUGLITCH - Beau temps. Nous sommes au Km 312 sur la haute Volga déjà navigable pour les navires de moyen tonnage. Fleuve de plaine paresseux et marécageux elle a encore 2000 Kms à parcourir avant de se jeter dans la mer Caspienne. Ouglitch est l'une des plus anciennes ville de Russie fondée au Xème Siècle et interdite aux étrangers jusqu'en 1986, allez savoir pourquoi. On visite l'église Saint Dimitri sur le Sang Versé construite à l'endroit même où en 1591 le Tsarévitch Dimitri fut tué par son père Yvan le Terrible.
La ville vit de trois ressources:
- Une fabrique des montres Tchaïka (La
mouette) de qualité médiocre mais ornées d'émaux
qui font leur réputation.
- Une distillerie de Vodka d'excellente qualité.
- Une usine d'embouteillage d'eau minérale, l'ouglitchskaïa.
YAROSLAVL - Beau temps. Agréable
ville provinciale malgré ses 650.000 habitants, abondamment fleurie,
elle apparaît plus méridionale que ses voisines. Nombreuses églises
et monastères à visiter
Lavoir sur la Volga. |
Maison à Kostroma. |
KOSTROMA - Beau temps. C'est la ville du lin et on y achète
à prix intéressant des nappes, chemises et vestes de lin écru.
La ville fut interdite aux étrangers jusqu'en 1991, les rues sont tirées
au cordeau et la circulation quasi inexistante. Belles maisons de bois, églises
et monastères orthodoxes.
L'environnement est plat, boisé et verdoyant, très proche de ce
que nous trouvons chez nous au nord de la Loire. Sur l'immense fleuve, l'activité
nautique de loisirs est inexistante, pas de voiliers, pas de bateaux de plaisance.
Il existe sans doute une circulations de bateaux de croisières, de pétroliers
et de péniches mais elle est finalement très réduite.
Dans l'agréable jardin public subsiste une statue de Lénine en pied pointant le bras vers le progrès. Quand elle fut érigée en 1938 on s'aperçut que le bras du philosophe désignait en réalité ... l'église paroissiale. Moscou ordonna aussitôt la destruction de l'église en question mais la population refusa. Le Maire fut envoyé au goulag. Son successeur suggéra de faire pivoter le piédestal vers une autre désignation, l'entrée en guerre de la Russie en 1941 fit avorter le projet et aujourd'hui Lénine désigne toujours comme signe du progrès l'église de Kostroma. Les russes rient de cette histoire comme d'une bonne blague.
C'est à Kostroma que résidait le Prince Michel Fiodorovitch Romanov quand il fut pressenti pour devenir Tsar en 1613.
KIRILLOV et GORITSY - Beau temps. Retour en arrière sur la Volga pour emprunter le lac artificiel de Rybinsk, vaste retenue d'eau de 9.900 Km². Ce fut également l'un des travaux d'Hercule du régime Soviétique, sept cents villages furent impitoyablement ensevelis, les eaux sont d'une profonde couleur pourpre en raison de la prolifération d'une algue provoquée par le pourrissement des végétaux engloutis. Le lac est peu profond et les bateaux circulent à l'intérieur d'un chenal balisé.
A la sortie de cet immense réservoir, quelle surprise d'apercevoir subitement les ruines d'une église à demi noyée. L'effet est insolite et impressionnant.
La rivière Sheksna permet d'atteindre Goritsy puis le lac Blanc.
Église noyée dans le lac Rybinsk. |
Couvent St Cyril à Kirilov. |
Kirilov est célèbre pour son monastère St Cyril dont la visite oblige à pénétrer de 8 Kms à l'intérieur des terres. Belle région de lacs verdoyante et vallonnée, de petites pentes de 2 à 3% de dénivellation sont gravies péniblement par notre autobus au prix d'un double débrayage laborieux.
Navigation sur la Volga. |
![]() Village près de Kirilov. |
KIJI - Poursuite de la navigation plein Nord et traversée du lac Blanc d'une superficie de 1.200 Km². Il fait partie du canal Volga-Baltique qui fédère une soixantaine de rivières canalisées. Les six écluses du canal permettent de descendre dans la lac Onéga. La remontée plein nord de cet immense lac laisse l'impression de naviguer en pleine mer, le pourtour est quasiment inhabité et fort marécageux. Les eaux sont pures, absentes de toute pollution.
L'île de Kiji située au nord-est du lac possède un ensemble architectural unique en Russie, plus de 80 constructions en bois et 2 églises à bulbes du même matériaux. L'île ayant échappé aux destructions de l'époque soviétique est devenue un musée en plain air. Temps semi couvert et froid.
MANDROGA - Temps frais. Les lacs Onéga (9.900 Km²) et Ladoga (18.000 Kms²) distants de 224 Kms sont reliés par la rivière Svir qui comporte deux écluses. Ces deux lacs sont les deux plus vastes d'Europe et constituent la plus grande réserve d'eau douce. Le Svir appelée la rivière bleue comporte sur ses rives de nombreux villages liés à l'exploitation forestière.
Les habitations sont basses, en bois et enclavées. Toutes comportent un jardin de cultures maraîchères entouré d'une palissade. Pas de rues, on voit les réserves de bois de chauffage pour le terrible hiver russe. Certains jardins sont équipés d'une serre pour hâter le mûrissement problématique des légumes.
Dans cette région de la Carélie, on cultive des choux, des pommes de terre, des choux-navets et un peu de blé tardif. Les températures sont négatives de la mi novembre à fin avril.
Mandroga est un village de ce type mettant en valeur les traditions séculaires. Pour rompre un peu la monotonie du voyage, le groupe déguste à terre un repas champêtre à base de chachliks, sortes de brochettes de mouton.
Sur les berges, des gamins baissent leur pantalon pour nous montrer leur derrière. Nous y voyons une facétie plutôt qu'une incivilité.
Église à coupoles en bois à Kirilov. |
Enfants chantants à Tsarkoïe Selo. |
SAINT PETERSBOURG - Beau temps mais frais. C'est le terme et la perle du voyage. J'y avais fait un précédent séjour en 1993 mais tout a radicalement changé. Circulation automobile intense et embouteillages, échafaudages sur tous les principaux monuments, ça vit, ça respire.
La forteresse Pierre et Paul est en travaux mais les tombeaux des tsars ont été replacés. Un mausolée récent contient les restes de la famille de Nicolas II assassinée en 1917 par les bolcheviques.
La perspective Nevski fait peau neuve et se couvre de restaurants et de boutiques de luxe. Le musée de l'Ermitage est fidèle à lui-même avec ses 9 hectares exposant 60.000 œuvres dont celles de nos plus grands peintres, Gauguin, Matisse, Nicolas Poussin ...
Bien que le Cercle Polaire ne soit pas encore atteint, on peut parler de nuits blanches à Saint Petersbourg. Le soleil se couche effectivement mais une certaine clarté demeure toute la nuit. La végétation demeure très proche de celle rencontrée chez nous au nord de la Loire.
POUCHKINE - La visite de Saint Petersbourg comportait une escapade à Pouchkine, ville distante de 25 Kms, Pouchkine, c'est Tsarskoïé Selo l'ancienne résidence impériale qui avec ses 110.000 habitants s'étend sur 20.000 ha. Ce haut patronage lui valu d'être en 1837 la première ville russe à être reliée à la capitale d'alors par un chemin de fer de même qu'elle fut la première ville d'Europe à jouir des faveurs de la fée électricité. Temps pluvieux toute la matinée.
Long de plus de 300 mètres, le palais Catherine du à l'architecte Rastrelli a été merveilleusement restauré. Le visiteur se voit invité à porter des chaussons pour fouler les parquets marquetés et cirés.
Le site de Petrodvorets à 29 Kms au bord du golfe de Finlande visité en 1993 m'avait cependant laissé un souvenir plus grandiose. Le mauvais temps de cette matinée a pu influencer mon jugement.
Un correspondant m'a d'ores et déjà demandé si on rencontrait des tags sur les murs comme en Europe de l'Ouest. La réponse est oui mais très peu car les bombes de peinture sont très chères et souvent introuvables.
Voici maintenant quelques considérations personnelles sur les conditions de vie rencontrées en Russie..
LA LANGUE - Le russe essentiellement. L'alphabet cyrillique est tout à fait différent de l'alphabet latin auquel nous sommes habitués tant et si bien qu'il est impossible de se repérer dans la rue, le bus, le métro. C'est sans doute la raison pour laquelle le voyagiste confisque les passeports à l'arrivée et remet à chaque participant un petit papier avec le nom du bateau et celui de l'organisme de voyage.
Il est impossible de conduire une voiture faute de savoir interpréter les panneaux routiers.
Dans les églises, les monuments, les musées, les indications sont rarement doublées en anglais. Si l'anglais peut être considéré comme véhiculaire dans le milieu des affaires et dans les hôtels internationaux, il n'en est rien dans la rue ou le français est mieux apprécié. La cour de Russie, les écrivains, les poètes russes de l'ancien régime étaient tous parfaitement francophones.
Sur les marchés, auprès des vendeurs à la sauvette qui proposent sur les trottoirs livres, cartes postales, bonnets de fourrure, vodka et caviar, un français primaire est pratiqué sans problème majeur.
LA CIRCULATION AUTOMOBILE. - Je n'ai pas pu me faire d'idée sur les limitations de vitesse en Russie. Le réseau routier est insignifiant. Quelques grands axes en cours de modernisation mais aucun réseau secondaire.
Les voitures sont majoritairement allemandes, Opel, Mercédes et BMW en tête. Viennent ensuite les japonaises. Renault et Peugeot sont présents. On voit quelques Laguna et 406 généralement très récentes et aux mains des nouveaux riches.
La Russie est un important producteur de pétrole et l'essence est bon marché. En ville les stations service ont fleuri et on trouve plusieurs qualités de carburants.
Le premier prix est constitué par une essence à 70 d'indice d'octane vendue 7 roubles soit 25 centimes d'euro. Elle est destinée aux vieilles Lada 1200 - (1 € = 30 roubles)
On trouve ensuite des qualités à 72 - 80 - 92 - 98 dont le prix va jusqu'à 12 roubles. Dans le doute, gare aux pots catalytiques !
Je n'ai pas de renseignement concernant le carburant Diesel.
La production automobile russe reste confidentielle. Il y a toujours ces grosses Volga et Ziv antérieurement réservés aux officiels du régime.
Le parc d'autobus s'est développé avec le tourisme et les vieux icarus d'intourist sont remplacés par des bus Mercedes et Volvo, plus grands, plus confortables.
Les accidents de la route sont en augmentation constante, vétusté du parc, mauvais entretien des véhicules et des routes. Sur le trajet St Petersbourg - Pouchkine, 25 Kms, nous avons rencontré deux accidents dont l'un paraissait grave.
LA POLICE. - Il y a des contrôles de vitesse sur la route mais les postes sont fixes ce qui me fait douter de leur efficacité. Tout est gardé et surveillé par des personnels officiels ou non. La tenue de ces galonnés n'est pas toujours impeccable.
LA POSTE. - Dans la campagne, pas de facteur, il faut venir chercher son courrier au Bureau de Poste. Les boîtes aux lettres sont bleues avec une fente d'insertion qui ne doit pas dépasser 16 cms. Le tarif pour l'étranger est de 8 roubles pour une carte postale et 12 roubles pour une lettre. Les délais sont variables selon que l'acheminement se fait par train ou par avion. Comme on n'est jamais sûr ...
LA TENUE VESTIMENTAIRE. - Elle est la même que chez nous et la coquetterie n'est pas absente tant chez les enfants que chez les adultes. Les costumes folkloriques sont magnifiques et portés avec beaucoup de prestance et d'élégance.
Les jeunes femmes sont blondes ou châtain, elles ont une carnation très blanche avec une absence quasi totale de pigmentation.
L'HABITAT. - En ville on reconnaît facilement les différents styles d'architecture.
- Immeubles imposants de l'ancien régime
menaçant ruine sauf restauration en cours.
- Immeubles bétonnés de l'architecture stalinienne avec colonnades
et statues.
- Immeubles modernes avec appartements plus petits dans la tendance actuelle.
Les loyers représentent souvent 30% du budget d'un ménage.
Hors les grandes villes, l'habitat en bois est très dispersé dans la nature. Ces petites datchas peuvent être assez jolies quand elles sont agrémentées d'un coup de peinture jaune ou rouge, ce qui n'est pas souvent le cas.
Maisons et appartements comportent des doubles vitrages à cause du vent et du froid. A Moscou il y a un réseau de chauffage collectif. Toutes les toitures sont faites d'un seul et même matériau, la tôle.
L'enfant n'était pas bienvenu dans le régime soviétique, cet état d'esprit change - En campagne, les distances importantes, l'habitat très dispersé sont probablement un frein aux possibilités d'éducation et de la scolarisation des enfants.
LA GASTRONOMIE - La réputation de la cuisine russe n'est pas très bonne pourtant il y a d'excellentes choses pour peu qu'on veuille bien faire un effort. Le poisson n'est jamais consommé frais mais décongelé. La viande n'est pas fameuse car bouillie puis panée et sautée à la poêle. On sert souvent des petits pains fourrés de viande ou de confiture, ce sont les pirojki.
L'accompagnement est mixte, chaud et froid. On vous sert par exemple des tomates, du riz et du maïs froids avec des haricots verts chauds.
La soupe est excellente à base de choux
et de viande. C'est le bortsch.
Le pain présenté en petites tranches est correct de même
que le café obtenu par macération.
Les russes boivent peu en mangeant, de l'eau, du thé et de la vodka quand les circonstances s'y prêtent, c'est à dire souvent.
Une bière de 33 cl sur table coûte 100 roubles soit un peu plus de 3 € - La même bière en 50 cl coûte 300 roubles, curieux calcul.
Depuis la sécession de la Géorgie qui produisait un excellent vin ressemblant au Corbières, la Russie ne produit du vin qu'en Moldavie à partir de cépages français Sauvignon, Merlot et Cabernet. Une première expérience suffit généralement à écarter ces produits.
A Saint Petersbourg existe une usine de "champagne" infect. Le Président Poutine avait promis à Mr Chirac de supprimer cette appellation jalousement française car la Russie d'aujourd'hui n'est plus hors d'atteinte des poursuites internationales. Mais le produit ne se vendait plus, on est revenu à une appellation "champagne russe" dont les russes eux-mêmes oublient souvent le qualificatif.
LES PRIX - LES ACHATS -
La vie n'est pas chère en Russie mais les salaires sont peu élevés. La fable du dollar roi n'est plus vraie, on achète de tout avec des roubles dans les magasins et sur les marchés. Aussi un magasin réservé aux étrangers comme le Goum de Moscou ne se justifie plus vraiment aujourd'hui sauf peut-être pour des produits de grand luxe nécessairement hors de prix.
Pour acheter il y a 3 pôles.
Les magasins pour touristes. On y trouve des produits de qualité mais chers.
Les marchés. C'est le lieu où le peuple s'approvisionne. On y trouve les produits courants à bon marché mais la barrière de la langue ne favorise pas le choix. Impossibilité de lire les prix, les étiquettes, la composition ...
La rue. De nombreux vendeurs à la sauvette proposent aux touristes cartes postales, timbres de collection, chapkas, caviar, poupées, montres. Il faut être vigilant car on peut se faire avoir sans possibilité de recours. C'est cependant là qu'il faut acheter en acceptant le risque calculé.
Les produits incontournables sont la vodka et le caviar dont le prix peut évoluer du simple au dixième selon le lieu d'achat.
En Russie la vodka se vend au poids et le plus souvent en bouteilles de 500 g soit approximativement 1/2 litre. Ce produit coûte 60 roubles soit 2 euros soit encore 13,50 FF - Mais attention au tord boyau qu'on risque de vous vendre faute d'identifier la bouteille ! Essayez avant de partir de mémoriser l'étiquette rouge de la Stolichnaya qui est connue et vendue en France.
Le caviar se compose œufs d'esturgeon de couleur noire. Le caviar jaune n'est pas du caviar mais des œufs de saumon sterlet, cela n'enlève rien à sa qualité. Privilégiez la marque Malossol en pots de verre de 113 gr. On en trouve dans la rue à St Petersbourg au prix de 10 euros.
Parfois les serveurs dans les bars ... ou les douaniers vous en proposent. Ne pas y mettre plus cher. Le risque de tromperie existe mais il est minime.
L'ÉLECTRICITÉ. - Courant alternatif 220 v et prises murales bipolaires comme en France. Pour recharger la pile de votre caméra, il faut laisser la lumière brûler car la prise de courant est en parallèle avec l'éclairage.
JOURNAUX. - Un seul journal hebdomadaire en langue française, la gazette de Moscou. - Dans les hôtels, la chaîne internationale TV5 est rarement reçue, pourtant elle est disponible sur les satellites.
LA RELIGION - La religion orthodoxe est majoritaire en Russie et elle s'identifie au peuple russe. Malgré 70 ans de persécutions communistes, 50% des russes s'en reconnaissent. L'athéisme cher au précédent régime n'est plus de rigueur et même parmi les non croyants, on respecte la religion, il est actuellement bon chic bon genre de paraître à l'église même si on n'a rien à y faire.
L'opposition athée soigne son urticaire, l'association ATOM (Union des athées de Moscou) est réduite à une centaine d'adhérents.
La Russie fut christianisée au IXème Siècle par Saint Cyrille et son frère Méthode par ailleurs inventeurs de l'alphabet russe actuel appelé fort justement cyrillique. La rupture de l'Église russe avec Rome date du XIIIème Siècle lors du saccage de Constantinople par les croisés. Les rivalités incessantes avec la Pologne, la collusion de certains religieux avec le KGB et le caractère multicéphale de cette Église n'ont jamais favorisé son unité ni ses ambitions.
En 1993 à St Petersbourg, 1.000 baptêmes ont été enregistrés dont la moitié dans l'Église romaine dont le pape jouit d'un prestige considérable. En 2002 cette tendance s'est modifiée et après la parenthèse communiste s'amorce un puissant réveil religieux en faveur de l'Église orthodoxe.
Dans les villes et villages, de nombreuses églises ont été reconstruites ou rouvertes au culte. La décoration intérieure des églises est somptueuse, les icônes représentent la sainteté à travers des personnages humains, elles remplacent en quelque sorte les statues de l'Église romaine. L'iconostase est la pièce maîtresse de la décoration frontale des églises, les murs et plafonds sont couverts de fresques retraçant des épisodes de la Bible et destinées à l'origine aux personnes illettrées. Les croix et les lustres complètent cette décoration.
La messe a lieu deux fois par jour matin et soir, elle dure 2 heures et les participants restent debout. Avis aux amateurs ! Public majoritairement féminin.
Les chants et le rituel sont envoûtants, il ne faut pas manquer d'y passer un temps de visite que chacun juge toujours trop court.
LE TRAVAIL. - Les russes ne se considèrent pas comme de grands travailleurs. Soixante dix ans de communisme les ont rendu fainéants et ils ont la franchise de le reconnaître.
L'activité extérieure est plus visible qu'elle ne l'était en 1993, l'école est déjà finie, les magasins ferment à 19 h. Des pans entiers de l'économie se sont effondrés et le chômage est endémique. Cette situation favorise le tertiaire et l'afflux vers les villes.
Le social s'organise mais il reste beaucoup à faire. Les nostalgiques de l'ancien régime sont toujours là qui pleurent l'assistanat. Cependant il n'y a pas de regrets et la Russie est tournée résolument vers l'avenir.
Pour la petite histoire, les communistes sont toujours là. Il y aurait des communistes de droite et des communistes de gauche. J'ai tenté de me faire expliquer la différence ... sans y parvenir vraiment.
Il existe pourtant des métiers qui ne craignent pas le chômage:
- le tourisme, l'hôtellerie.
- ferrailleur.
- fresquiste.
LE CLIMAT - Sur cet axe Moscou - St Petersbourg le climat estival est très voisin de celui du nord de la France et de la Belgique. Le relief est plat et l'environnement verdoyant. En Carélie, région des grands lacs, il fait froid dès que le soleil se cache.
INTERNET. - Au musée de l'Ermitage à St Petersbourg, il existe une cyber salle où une vingtaine d'ordinateurs sont assaillis par la jeunesse. Windows est en russe ... l'accès à ces appareils est probablement payant.
Voici deux touristes satisfaits. |
... rentrée de promenade à Ouglitch. |
LE PRIX DU VOYAGE. - Le prix d'un tel voyage revient à 1.741 euros par personne soit 11.420 FF pourboires et visas compris. Ce n'est pas très cher et personnellement j'aurais volontiers déboursé quelques euros supplémentaires pour une qualité de prestation un peu plus huppée. Que voulez-vous, on s'embourgeoise.
L'accompagnatrice russe a fait preuve de beaucoup de serviabilité et de compétence et comme elle le dit elle-même en guise de conclusion, il faut oublier et gommer les points noirs.
A n'en pas douter, lors d'un prochain voyage, s'il se produit et je ne l'exclus pas, la Russie aura encore changé assurément.
André Arasté.